L’endométriose est une maladie chronique, qui consiste en la présence, en dehors de l’utérus, de fragments de tissus semblables à l’endomètre.
Ces fragments sont localisés à l’intérieur de la cavité abdominale, où ils peuvent se greffer sur le péritoine, une fine membrane qui recouvre tous les organes intra-abdominaux (endométriose péritonéale ou superficielle), ou bien au-delà de cette membrane, en profondeur, où ils infiltrent différents organes ou structures anatomiques (endométriose sous-péritonéale).
Ces fragments de tissu, appelés “lésions d’endométriose”, de dimensions variables (allant de quelques dizaines de microns à plusieurs centimètres), ont le potentiel de croître et de se disséminer par des poussées rythmées par les règles.
Le terme d’adénomyose se réfère à une série des modifications survenues strictement à l’intérieur de l’utérus, qui conduisent à la présence de la muqueuse utérine (endomètre) à l’intérieur de la couche musculaire de l’utérus (myomètre). Pour cette raison, l’adénomyose est appelée de manière impropre « endométriose interne ». Lorsqu’elle survient chez les femmes de plus de 40 ans, l’adénomyose peut être assimilée à un processus de vieillissement de l’utérus. Lorsqu’elle survient chez des jeunes femmes, en association avec l’endométriose et s’accompagne de symptômes douloureux, ou de saignements abondants pendant ou en dehors des règles (méno- ou métrorragies), l’adénomyose peut être considérée comme une pathologie.
Les lésions d’endométriose sont responsables de symptômes douloureux variés, qui se manifestent initialement pendant les règles. Au fil des années, ces symptômes peuvent être ressentis également en dehors des règles, mais néanmoins leur intensité reste maximale pendant ou autour des règles. Les manifestations classiques sont des douleurs en bas du ventre (pelviennes), des douleurs lors des rapports sexuels ressenties profondément dans le pelvis, des douleurs pour aller à la selle ou pour uriner, des douleurs thoraciques ou des épaules, des douleurs sur le trajet des nerfs sciatiques.
Dans notre établissement, une prise en charge pluridisciplinaire dédiée à l’endométriose est mise en place. Si vous consultez en chirurgie digestive pour une endométriose, vous aurez alors déjà reçu un bilan complet et un suivi spécialisé notamment en gynécologie. A noter que l’Hôpital Privé la Châtaigneraie – ELSAN a mis en place en 2023 un hôpital de jour dédié à l’endométriose pour faciliter l’accès au diagnostic et au bilan, et ainsi accélérer la prise en charge de cette pathologie mal connue et trop souvent sous diagnostiquée. Dans l’établissement, le staff médical dédié à l’endométriose réunit gynécologues, spécialistes en assistance médicale à la procréation (PMA), chirurgiens digestifs, chirurgiens urologues et radiologues, pour une prise en charge complète et pluridisciplinaire.
Le traitement adapté vous sera proposé après une décision collégiale et un suivi gynécologique adapté.
La prise en charge de l’endométriose douloureuse peut être réalisée en employant des traitements médicamenteux seuls ou associés à la chirurgie.
Étant donné que l’origine et les mécanismes d’évolution de l’endométriose sont insuffisamment élucidés, il n’existe pas de traitement médical dirigé spécifiquement contre les cellules d’endométriose.
Le seul principe du traitement médical aujourd’hui est de bloquer les règles, par des médicaments qui miment soit l’état de grossesse, soit celui de ménopause (les deux périodes physiologiques d’absence de règles dans la vie d’une femme adulte).
Cette stratégie permet, dans une grande majorité des cas, d’arrêter l’évolution des lésions d’endométriose et de réduire les symptômes douloureux, sans néanmoins les faire disparaître.
En revanche, en raison du blocage de l’ovulation, le traitement médical est également contraceptif et son administration doit être interrompue chez les femmes qui ont un désir de grossesse.
Ce traitement médical contraceptif a un double intérêt : améliorer les symptômes douloureux et diminuer la progression des lésions.
La prise en charge de l’infertilité due à l’endométriose peut être réalisée par des techniques d’assistance médicale à la procréation et/ou par la chirurgie.
Notre équipe est spécialisée en chirurgie digestive et notamment colorectale.
L’atteinte du tube digestif représente probablement la localisation « non gynécologique » la plus fréquente de l’endométriose. Dans la grande majorité des cas, elle se situe au niveau du rectum et du côlon sigmoïde.
La chirurgie des lésions d’endométriose digestive suit 2 grands principes :
– Le principe conservateur, basé sur une exérèse qui suit les limites du nodule d’endométriose digestive (découpage du nodule) sans enlever le segment du tube digestif infiltré. Cette exérèse peut être réalisée sans ouverture de la lumière du tube digestif (shaving) ou avec l’ouverture du tube digestif suivie par la suture des berges saines (exérèse discoïde).
– Le principe radical, basé sur la résection segmentaire du tube digestif infiltré, suivie par la suture bout à bout des extrémités de l’intestin proximal et distal.
Dans de rares cas de résection rectale importante, une stomie temporaire (poche ou anus artificiel) peut être mise en place le temps de la cicatrisation des sutures digestives.
L’accès au robot chirurgical et la spécialisation des chirurgiens dans l’utilisation de cet outil permettent des suites opératoires plus simples mais aussi une dissection plus fine et précise, notamment des nerfs pelviens. Cette technique s’avère essentielle en chirurgie pelvienne chez des patientes jeunes. Son intérêt est d’autant plus grand lors d’une atteinte rectale.
Le déroulement, la durée et la lourdeur de l’intervention dépendent des organes atteints par l’endométriose et seront expliqués lors de la consultation avec votre chirurgien. Plusieurs intervenants travaillent souvent conjointement lors de l’opération (chirurgien digestif, chirurgien gynécologue, chirurgien urologue…).