Le cancer colorectal

La chirurgie colorectale est un des grands axes de surspécialisation de notre service, avec pour cela une prise en charge pluridisciplinaire et la mise à disposition de nombreuses innovations technologiques.

Le côlon (ou gros intestin) est la partie terminale du tube digestif. Il fait suite à l’intestin grêle (ou petit intestin) et se termine par le rectum.

Le rôle du côlon et du rectum est de traiter les déchets et de les évacuer hors de l’organisme. Plusieurs pathologies sont susceptibles d’entraîner un fonctionnement anormal de ces organes. Il est important de pouvoir évoquer les symptômes avec un médecin. Le type de traitement ou de chirurgie recommandé dépend souvent du stade ou du développement de la maladie ainsi que de la santé globale du patient.

Le cancer colorectal est une tumeur maligne du côlon ou du rectum. Il fait suite dans 60 % à 80 % des cas à une tumeur bénigne, appelée communément polype.

En France, la Haute Autorité de Santé (HAS) propose des recommandations pour le dépistage et la prévention du cancer colorectal. L’objectif du dépistage est de détecter une lésion à un stade précoce, cancéreuse ou précancéreuse et potentiellement curable ; le traitement précoce repose sur l’exérèse endoscopique (lors d’une coloscopie, par le gastro-entérologue) des polypes recto-coliques.
Plus d’informations sur le mémo de la HAS :
https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2017-06/dir71/fiche_memo_ccr.pdf

Le cancer colorectal est le 3ème cancer le plus fréquent en France avec 45000 nouveaux cas par an dont 15000 cancers du rectum. Le cancer du côlon, représente en France la 2ème cause de décès chez l’homme et la 3ème chez la femme. Les principaux facteurs de risque sont la consommation d’alcool, le surpoids et l’obésité, le tabagisme, l’alimentation pauvre en fibres avec consommation excessive de viande rouge ou viande transformée, la sédentarité et l’inactivité physique. Les antécédents familiaux ou personnels de cancers colorectaux peuvent aussi être un facteur de risque. Comme beaucoup de cancers, le cancer colorectal peut atteindre les ganglions lymphatiques ou d’autres organes. Les symptômes de cancer colorectal peuvent être les suivants : présence de sang dans les selles, modifications des habitudes intestinales, douleur pelvienne, selles filiformes et perte de poids inexpliquée.

Le cancer du côlon :

Selon la localisation de la tumeur dans le côlon, on réalise l’ablation de la partie du côlon malade (dit pathologique). Les deux interventions les plus fréquentes sont la colectomie droite et la colectomie gauche (=ablation du côlon droit/côlon gauche).
Les chirurgies coliques peuvent être réalisées par laparoscopie appelée aussi coelioscopie (=plusieurs petites incisions de la paroi abdominale) ou abord robotique (=petites incisions de la paroi abdominale réalisées avec assistance robotique). Ces techniques, dites mini-invasives, permettent une diminution des douleurs post-opératoires comparativement à la voie dite ouverte également appelée laparotomie (= une grande incision de la paroi abdominale).
Il est exceptionnel de mettre en place une stomie (poche ou anus artificiel) lors de ces interventions en dehors de l’urgence (occlusion ou péritonite sur perforation du côlon).
En l’absence de complications post-opératoires, la durée d’hospitalisation est d’environ 3 à 5 jours, selon l’âge, le terrain du patient et l’importance de l’opération.

Le cancer du rectum :

Pour les lésions superficielles ou petites tumeurs, une résection endoscopique ou tumorectomie trans-anale est proposée. Il s’agit d’une chirurgie mini-invasive moderne, par les voies naturelles ne nécessitant qu’une hospitalisation d’environ 24h en post-opératoire. Seule une préparation simple par un lavement la veille de l’intervention est nécessaire.
Il s’agit d’une opération peu douloureuse, pouvant occasionner quelques saignements normaux dans les jours qui suivent.

Selon les recommandations françaises, la prise en charge standard pour les tumeurs plus volumineuses du :
Haut rectum (situées entre 10 et 15 cm de l’anus) : Ablation partielle du rectum.
Bas (situées entre 0 et 5 cm de l’anus) et moyen rectum (situées entre 5 et 10 cm de l’anus) : Ablation totale du rectum avec le plus souvent mise en place d’une stomie temporaire (poche ou anus artificiel) pendant 2 à 3 mois. Une seconde intervention est nécessaire pour fermer cette poche.

Dans les cas plus rares où le cancer du rectum descend et envahit le canal anal et donc les muscles sphinctériens, il peut être nécessaire d’enlever la totalité de l’anus avec le rectum et de mettre en place une stomie définitive (opération appelée amputation abdomino-périnéale).


Ces opérations lourdes et complexes peuvent être proposées avec assistance robotique avec pour objectif d’augmenter la qualité oncologique de la chirurgie et de diminuer les complications.

Vous souhaitez avoir des informations pratiques sur une journée type d’un patient opéré par voie robotique ? Visitez ce lien pour visionner une vidéo détaillée (en anglais)
https://liveshareeast3.seismic.com/i/CjpDNgx7yg7ARYf0uPLUSSIGNEAxICxVFlk___JHa___2aXHkNMbXRIXXPBPLUSSIGNQCKEqvQ2ge2kkwo48Jmp2PF2y___WD0XPJQvVrjyADF3SJIa19Kqcftqwlp6fqFXh0fECFUVqoCH___IzGPLUSSIGNTT0x7kkwhDiPLUSSIGNEm35UhbI6d1MxL0jUuDUIhE69divNpEEQUALSIGN

Cette chirurgie peut être associée à un traitement de chimiothérapie et/ou radiochimiothérapie afin de limiter les risques de récidive locale.
Ces traitements, pouvant avoir lieu soit avant, soit après la chirurgie, ont pour objectif de faire diminuer la tumeur et donc la lourdeur de l’opération mais aussi de diminuer à long terme les risques de récidive du cancer.

Dans ces deux cas, tout comme dans la prise en charge du cancer du côlon, la chirurgie peut se faire par coelioscopie ou surtout par assistance robotique pour améliorer la chirurgie et les suites opératoires.

Elle peut aussi conduire à des séquelles fonctionnelles digestives plus ou moins importantes : une fragmentation des selles, des urgences défécatoires et une incontinence anale. Ces séquelles peuvent s’améliorer avec le temps mais des protocoles de réhabilitation digestive post chirurgie peuvent être proposés afin d’accélérer la récupération.
Grâce à une équipe hyperspécialisée, selon le stade de la tumeur, vos antécédents personnels et, en accord avec les données récentes de la littérature, il est possible de vous proposer une prise en charge spécialisée et adaptée à votre personne/votre maladie : c’est la stratégie dite personnalisée.
Aujourd’hui grâce à notre expérience et à cette personnalisation du traitement :
La mise en place d’une stomie pour certaines chirurgies n’est plus systématique ; elle est évaluée en fonction des facteurs de risque du patient.
L’ablation du rectum peut être évitée en cas de réponse quasi complète ou complète après traitement médical (chimiothérapie et/ou radiochimiothérapie). On peut alors proposer une chirurgie par les voies naturelles (tumorectomie transanale).
Une équipe spécialisée dans le cancer du rectum doit pouvoir proposer aux patients l’ensemble des stratégies de prise en charge : préservation du rectum ou chirurgie de résection de plusieurs organes en cas de cancers volumineux. Les chirurgiens utilisent l’ensemble des voies d’abord disponibles (ouverte, coelioscopique, robotique, trans-anale), afin de proposer une chirurgie la moins invasive possible, tout en limitant les séquelles fonctionnelles et en augmentant la qualité de vie des patients.
Tout ceci doit être discuté avec le patient lors des différentes consultations en expliquant les risques et contraintes de chaque prise en charge.

Dès le diagnostic posé d’un cancer colorectal par le gastro-entérologue, plusieurs examens sont nécessaires pour faire un bilan complet avant la mise en place du traitement.
En effet, le diagnostic est confirmé tout d’abord sur une biopsie réalisée lors d’une coloscopie en gastro-entérologie (la coloscopie ou colonoscopie est l’examen visuel du côlon par l’intermédiaire d’une sonde appelée coloscope, permettant l’exploration du rectum et de tout le côlon jusqu’à la jonction iléo-colique).


Alors un scanner sera rapidement réalisé pour s’assurer que la maladie est uniquement localisée au côlon et qu’il n’y a pas de métastase (lésion secondaire à distance). Dans le cas du cancer du rectum, une IRM et parfois même une échographie dans le rectum (écho-endoscopie) sont nécessaires pour mieux voir la tumeur et la caractériser.
Le but de l’ensemble de ces examens est d’assurer un traitement spécialisé le plus adapté possible au stade de la tumeur dans le cadre d’un parcours de soins personnalisé.

Le chirurgien vous recevra alors en consultation avec tous les résultats pour vous donner en détail des explications sur le projet thérapeutique. Votre dossier sera présenté lors d’une réunion pluridisciplinaire pour décider du traitement (avec des radiologues, gastro-entérologues, oncologues, anatomopathologistes, radiothérapeutes). Vous serez alors convoqué rapidement en consultation s’il est décidé de débuter le traitement par une chimiothérapie ou une radiothérapie.

Pour l’opération, le chirurgien vous explique tout en consultation.
Dans le cas du cancer du rectum, si une poche, ou anus artificiel (souvent temporaire), est évoquée, on vous proposera de rencontrer une infirmière spécialisée dans la gestion des stomies (stomathérapeute) lors d’un hôpital de jour dédié. De plus, vous pourrez être hospitalisé la veille de l’intervention et une préparation digestive (« mini-purge ») pourra être réalisée.

La durée de l’hospitalisation dépendra du type d’intervention (plutôt 3 à 5 jours pour une chirurgie colique et plutôt 4 à 8 jours pour une chirurgie rectale) mais aussi du temps nécessaire pour garder la sonde urinaire, d’un éventuel drain, des soins de stomie…

Après la sortie d’hospitalisation vous serez convoqué en consultation de suivi post-opératoire dans le mois suivant puis une surveillance oncologique régulière et prolongée sera nécessaire, avec plusieurs examens et consultations.

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