Les hémorroïdes sont des éléments vasculaires présents normalement au niveau de l’anus. Il ne s’agit pas de simples veines mais de lacs sanguins associés à des vaisseaux artériels et veineux.
L’ensemble est regroupé, en général, en 3 à 4 structures ayant des formes de grappes, unies entre elles et à la paroi de l’anus.
On sépare habituellement les hémorroïdes internes qui tapissent le canal anal et qui ont un aspect de coussinet rouge violacé; des hémorroïdes externes qui sont immédiatement à l’extérieur de l’anus, uniquement visibles lors des complications.
Les hémorroïdes ont un rôle dans la continence et la sensibilité fine de l’anus.
Les complications des hémorroïdes sont :
– La crise hémorroïdaire douloureuse :
La crise hémorroïdaire interne se traduit par une sensation de tension, pesanteur, brûlure à l’intérieur du canal anal. Ces signes ne durent habituellement pas plus de quelques jours, et sont calmés par un traitement médical approprié.
– Les saignements hémorroïdaires :
Les hémorroïdes étant un réseau artériel et veineux très superficiel, l’une des complications fréquentes est le saignement. Il peut être minime (traces de sang sur le papier à l’essuyage) ou beaucoup plus abondant (colorant la cuvette des toilettes et coulant en goutte à goutte). Ce saignement est généralement indolore et survient lors de l’émission des selles.
Abondant et répété, il peut provoquer une anémie (manque de globules rouges) et il s’agit alors d’une indication à un traitement chirurgical.
– Le prolapsus hémorroïdaire :
Il s’agit d’un phénomène non douloureux correspondant à l’extériorisation intermittente ou permanente des hémorroïdes internes. Le prolapsus peut s’extérioriser lors de la selle ou lors d’effort (marche prolongée…). Il peut se réintégrer spontanément ou nécessiter des manoeuvres de réintégrations digitales.
Le prolapsus peut s’accompagner de saignements, de démangeaisons et de suintements. Ces signes sont souvent chroniques voire permanents.
– La thrombose hémorroïdaire :
La thrombose hémorroïdaire externe (seule visible par le patient) se caractérise par l’apparition d’une tuméfaction douloureuse bleutée sous tension, d’apparition brutale, siégeant à l’entrée de l’anus. Cette anomalie hyperalgique peut durer plusieurs jours voire se chroniciser.
– La marisque hémorroïdaire :
Il s’agit d’une excroissance de chair au bord de l’anus. Celle-ci est en rapport avec un remaniement cicatriciel en relief. Elle peut être le témoin d’une inflammation chronique (hémorroïdes ou fissure anale). Les marisques sont habituellement non inflammatoires et non douloureuses, mais peuvent être source d’une gène à la bonne hygiène intime, ou être responsables d’irritations à l’effort ou de démangeaisons.
Les marisques ne sont pas des polypes, elles ne présentent pas de risque de dégénérescence cancéreuse ou de complications.
ATTENTION !! Aucun des symptômes anaux ne signe avec certitude une maladie hémorroïdaire. D’autres maladies peuvent être responsables de signes identiques (douleurs, brulures, procidence, saignements…). C’est pourquoi des symptômes chroniques doivent inciter à consulter un médecin spécialisé.
Les traitements possibles de la maladie hémorroïdaire :
3 grands types de traitements sont proposés:
• les traitements médicamenteux
• les traitements endoscopiques
• les traitements chirurgicaux
– Les traitements médicaux :
Ils consistent à calmer la douleur (médicaments antalgiques et anti-inflammatoires), réguler le transit intestinal (laxatifs), améliorer le flux veineux (veinotoniques), diminuer l’œdème et calmer l’inflammation locale (crèmes et suppositoires).
– Les traitements instrumentaux endoscopiques (ou instrumentaux) :
Ils sont réalisés par les médecins gastro-entérologues. Ils ont pour but de renforcer le soutien des hémorroïdes internes en créant une zone cicatricielle au sommet de celles-ci. Ils ne suppriment pas les hémorroïdes. La zone cicatricielle repose sur la création d’une brûlure minime de la paroi par un agent chimique (sclérose), thermique (photo-coagulation) ou par l’apposition d’une strangulation localisée au sommet de l’hémorroïde (ligature élastique). Néanmoins, les effets bénéfiques ont tendance à s’atténuer dans le temps. Des séances d’entretien peuvent être alors envisagées.
– Les traitements chirurgicaux :
Il existe plusieurs techniques de chirurgie pour le traitement des hémorroïdes :
• Le traitement par Laser ou Radiofréquence :
Cette technique permet le contrôle des saignements et du prolapsus de la pathologie hémorroïdaire interne faible à modérée. Elle consiste en une destruction du réseau vasculaire hémorroïdaire sous l’effet de la chaleur émise par une sonde de laser ou de radiofréquence introduite dans le réseau hémorroïdaire interne.
• HAL RAR Doppler : Ligatures Hémorroïdaires sous Doppler +/- associées à une mucopexie :
Cette technique consiste à repérer à l’aide d’une sonde Doppler, les artères des branches hémorroïdaires et à les lier dans le but de tarir l’apport sanguin dans les hémorroïdes. Ce geste est couplé à une réduction de l’extériorisation des hémorroïdes, en réalisant des sutures supplémentaires appelées mucopexie, pour empêcher la descente hémorroïdaire.
• LONGO : Hémorroïdopexie par agrafage circulaire :
Cette technique fait appel à un instrument à usage unique (pince-agrafeuse). Un bandeau de muqueuse est retiré avec une partie du tissu hémorroïdaire, réduisant par conséquent la vascularisation et le prolapsus hémorroïdaire.
• MILLIGAN MORGAN : Hémorroïdectomie pédiculaire
Cette intervention consiste à enlever les structures hémorroïdaires jusque dans la partie profonde de l’anus, selon un procédé dit d’hémorroïdectomie pédiculaire, avec ligature de l’artère correspondante, emportant autant les hémorroïdes internes qu’externes.
L’ensemble de ces techniques est à adapter aux symptômes, au stade hémorroïdaire, aux antécédents et aux volontés du patient. Votre chirurgien est bien sûr à votre disposition pour vous conseiller.